1996 – 2004 : Kabila père, Kabila fils

Nelson Mandela assure la médiation entre le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila sur le navire sud-africain Outenika la 4 mai 1997.

En septembre 1996, Laurent Désiré Kabila crée l’AFDL dans l’indifférence générale avant d’attaquer l’armée de Mobutu à l’est du Zaïre. En avril 97, les troupes de Laurent Désiré Kabila sont accueillies avec ferveur par les étudiants. Beaucoup n’ont pas oublié l’attaque du campus de Lubumbashi en 1990 par les hiboux de Mobutu. Laurent Désiré Kabila, c’est l’espoir du renouveau et Coco Mulongo a de l’estime pour celui qui a réussi à renverser Mobutu.

Laurent Désiré Kabila change aussitôt le drapeau et le nom du pays. Le Zaïre reprend le nom donné à l’indépendance, la République Démocratique du Congo. Comme tous les autres changements, celui-ci est accueilli avec sympathie par les étudiants de Lubumbashi.

L’étudiant est persuadé qu’il faut changer la mentalité des citoyens, corrompue par trente années de mobutisme. Mais s’il partage les idées de réforme de LD Kabila, il est choqué par la brutalité de la soldatesque rwandaise qui fouette en public les contrevenants. Néanmoins, il apprécie le nouvel homme fort qui finit par chasser ses anciens alliés lors de la deuxième guerre de 98.

A cette époque, tous les Tutsis congolais vivant en RDC deviennent tous suspects de collaboration avec l’ennemi rwandais. C’est une communauté relativement nombreuse à Lubumbashi dans laquelle Coco compte beaucoup d’amis d’enfance. Coco assiste avec amertume à leur arrestation suivie d’internement dans des camps disséminés à l’extérieur de la ville. Ces jeunes gens n’y sont pour rien dans les manoeuvre de Kagame et Museveni. Oubliant toute prudence, il organise des collectes pour assurer leurs besoins vitaux dans les camps.

Le 16 janvier 2001, la nouvelle de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila arrive à Lubumbashi et les spéculations vont bon train. Coco Mulongo est persuadé que c’est son entourage qui l’a tué pour récupérer le pouvoir. Le meurtre renforce sa détermination à ne jamais se mêler de politique active.

Quelques jours plus tard, on place le fils du M’zee à la tête de la RDC. Joseph Kabila n’a que 29 ans lorsqu’il devient Président de la République. A priori, Joseph Kabila lui semble sympathique comme à beaucoup d’autres congolais. Personne ne le connaît vraiment mais Coco se souvient de lui comme le militaire qui a repris Kisangani aux ougandais en 1999.

Mais très rapidement, Coco constate que le fils n’a pas les mêmes priorités que son père. On relâche totalement l’effort pour changer la mentalité des congolais. Les mauvaises habitudes reviennent au galop, retour à la case départ. De plus, Coco redoute le retour en force des rwandais sur le territoire congolais maintenant que M’zee n’est plus là pour les contrer.


Nelson Mandela assurant la médiation entre le président Mobutu et Laurent-Désiré Kabila sur le navire sud-africain Outenika la 4 mai 1997.

Laurent Désiré Kabila avec ses soldats en 1997.

Kabila père et fils en 1998.

Joseph Kabila le 26 janvier 2001